Se reporter à la section « Problème » du résumé pour le sujet Transformation des bâtiments existants.
En théorie, les exigences relatives à la performance énergétique du fenêtrage, des portes ou des lanterneaux décrits à la sous-section 9.36.2. de la division B du Code national du bâtiment – Canada (CNB) s'appliquent déjà à la transformation des bâtiments existants, mais la mise en application des exigences du CNB ainsi que de tout assouplissement pour ce qui est des transformations dépend de l'interprétation faite par l'autorité compétente pour équilibrer les coûts associés à la conformité au CNB par rapport aux avantages liés à l'atteinte de l'objectif « Environnement » du CNB.
Le fait d'appliquer toutes les exigences relatives à la performance énergétique minimale du fenêtrage, des portes et des lanterneaux de la section 9.36. à une transformation, comme si le bâtiment était nouvellement construit, pourrait entraîner des transformations allant bien au-delà de leur portée d'origine.
Toutefois, s'il n'est pas exigé que les transformations volontaires apportées au fenêtrage, aux portes et aux lanterneaux atteignent au moins un niveau raisonnable de performance d'efficacité énergétique, la possibilité de réduire la consommation d'énergie dans le bâtiment existant pourrait être perdue (de même que les économies de coûts connexes dans les factures énergétiques).
La présente modification proposée pourrait également faire économiser les coûts d'installation par rapport aux coûts des améliorations réalisées ultérieurement au moyen de meilleurs produits, ces améliorations pouvant exiger la reconstruction des ouvertures dans un mur et des solins.
La présente modification proposée apporte des précisions sur l'application des exigences relatives à la performance énergétique du fenêtrage, des portes et des lanterneaux de l'article 9.36.2.7. aux bâtiments existants. La présente modification proposée faciliterait également l'interprétation uniforme du CNB pour équilibrer les coûts associés à la conformité par rapport aux avantages liés à l'atteinte de l'objectif « Environnement » du CNB.
La présente modification proposée permet un certain assouplissement des exigences lorsqu'elles sont appliquées aux bâtiments existants, ce qui évite qu'une transformation aille bien au-delà de sa portée d'origine. La présente modification proposée comporte également suffisamment de détails pour la transformation volontaire du fenêtrage, des portes et des lanterneaux.
Les coûts associés au remplacement des fenêtres, des portes et des lanterneaux existants au moyen de produits présentant des caractéristiques de résistance thermique plus élevées, comme des valeurs de coefficient U plus faibles ou un rendement énergétique plus élevé, ainsi que les installations connexes, ont été évalués. Au moyen du logiciel RESFEN[1], un logiciel largement reconnu d'estimation des économies d'énergie, des paramètres d'entrée ont été utilisés pour calculer l'incidence des fenêtres sur les coûts du chauffage et du refroidissement pour des maisons situées dans différentes localités (93 villes aux États-Unis), de types divers (à un ou à deux étages, à ossature de bois neuve ou existante, ou en maçonnerie), et présentant différentes dimensions (1700 pi2 pour les maisons d'un étage et 2600 pi2 pour les maisons de deux étages), divers types de fondations (sous-sol, vide sanitaire ou dalle sur terre-plein) et différents types d'installations CVCA (générateur d'air chaud au gaz et conditionneur d'air électrique, ou pompe à chaleur électrique). Il a été établi que l'aire totale des fenêtres correspondait à 15 % de l'aire totale de plancher de la maison, et que les fenêtres étaient distribuées de façon égale dans les directions ordinales.
Le logiciel RESFEN permet de sélectionner le type de fenêtre, prédéterminé par la zone climatique de la ville désignée. Le coût des économies d'énergie annuelles a été calculé pour les remplacements dans toute la maison pour les types existants de fenêtres à remplacer par des fenêtres ayant un rendement énergétique plus élevé. Les types de fenêtres existants peuvent être choisis à partir de la bibliothèque de fenêtres, présentée comme une liste déroulante prédéfinie. Les prix pour le gaz naturel et l'électricité ont été fondés sur le prix moyen dans chaque état en 2013-2014 et en 2012-2013, respectivement.
La présente analyse des répercussions évalue les coûts et les avantages qui sont applicables sans fournir de renseignements à l'intention des utilisateurs, ces renseignements pouvant différer grandement d'un cas à l'autre et ajouter à leur complexité (p. ex., portes opaques ou vitrées, considération distincte concernant les lanterneaux comportant un coefficient de gain solaire, contribution du rendement énergétique au chauffage par rapport au refroidissement, degrés-jours de chauffage et de refroidissement, pourcentage du rapport entre l'aire du fenêtrage et l'aire brute des murs).
Base de calcul
Selon Ressources naturelles Canada, le chauffage des locaux représente 64 % de l'énergie consommée par le foyer canadien moyen en raison du climat froid du Canada. La consommation d'énergie moyenne annuelle est de 130 GJ, ce qui signifie que 83 GJ servent au chauffage annuel des locaux. Le refroidissement moyen représente 1,6 % de l'énergie consommée par le foyer canadien moyen. La consommation d'énergie moyenne annuelle est de 130 GJ, ce qui signifie que 2 GJ sont utilisés pour le refroidissement des locaux.
D'après le guide ENERGY STAR[2], il est prévu que les économies d'énergie annuelles types soient d'environ 10 % et 30 % lors du remplacement de fenêtres à double et à simple vitrage, respectivement, par des fenêtres certifiées ENERGY STAR, habituellement mises en vente dans la plupart des zones climatiques.
Il en découle que les économies d'énergie moyennes annuelles de 10 % représentent 8,3 GJ et 0,2 GJ d'économies d'énergie pour le chauffage et le refroidissement des locaux, respectivement, lorsque des fenêtres à double vitrage sont remplacées par des fenêtres certifiées ENERGY STAR. Au Canada, le coût énergétique moyen est d'environ 0,179 $/kWh (1 GJ équivalant à 277,79 Wh). Si les fenêtres de remplacement spécifiées sont utilisées, il est prévu que les économies de coûts énergétiques moyens soient d'environ 412 $ et 10 $, respectivement, par année. Ainsi, les économies de coûts énergétiques sont de 422 $ au total par année.
Il en découle également que les économies d'énergie moyennes annuelles de 30 % représentent 25,5 GJ et 0,6 GJ d'économies d'énergie pour le chauffage et le refroidissement des locaux, respectivement, lorsque des fenêtres à simple vitrage sont remplacées par des fenêtres certifiées ENERGY STAR. Si les fenêtres de remplacement spécifiées sont utilisées, il est prévu que les économies de coûts énergétiques moyens soient d'environ 1267 $ et 30 $, respectivement, par année. Ainsi, les économies de coûts énergétiques sont de 1297 $ au total par année.
L'information est résumée dans le tableau 1.
Tableau 1. Calcul des économies d'énergie possibles avec l'utilisation de fenêtres de remplacement certifiées ENERGY STAR
Type de consommation ou d'économies d'énergie | Quantité |
Consommation d'énergie moyenne totale pour un foyer canadien moyen[3] | 130 GJ |
Consommation d'énergie moyenne annuelle pour le chauffage des locaux[3] | 130 × 64 % = 83 GJ |
Consommation d'énergie moyenne annuelle pour le refroidissement[3] | 130 × 1,6 % = 2 GJ |
Consommation d'énergie moyenne annuelle pour le chauffage et le refroidissement | 83 + 2 = 85 GJ |
Pourcentage d'économies d'énergie moyennes en raison du remplacement des fenêtres[2] | 10 %–30 % |
Économies d'énergie moyennes en raison du remplacement des fenêtres | 8,5 (85 × 10 %) − 25,5 (85 × 30 %) GJ |
Coût énergétique moyen au Canada[4, voir le tableau 1.] | $/kWh |
Coût énergétique moyen au Canada | 49,7 $ (0,179/kWh × 1 GJ/277,79 kWh)/GJ |
Économies de coûts énergétiques moyennes – remplacement de fenêtre : 10 % | 422 $ (8,5 GJ × 49,7 $/GJ) |
Économies de coûts énergétiques moyennes – remplacement de fenêtre : 30 % | 1297 $ (26,1 GJ × 49,7 $/GJ) |
Il est prévu que la durée de vie moyenne des fenêtres résidentielles soit d'au moins 20 ans. Le coût moyen de 20 nouvelles fenêtres certifiées ENERGY STAR répandues sur le marché, y compris leur installation, est d'environ 20 000 $.
Avantages
La présente modification proposée, liée à l'objectif sur l'énergie du CNB, présenterait des avantages qui devraient être exprimés en termes quantitatifs, comme des économies monétaires ou des économies d'énergie annuelles incrémentales.
Pour cette analyse des répercussions, les avantages sont mesurables en fonction de la réduction des coûts énergétiques et de la consommation d'énergie totale associés aux fenêtres de remplacement ayant un rendement énergétique plus élevé.
Références
(1) Logiciel RESFEN, Windows and Daylighting (lbl.gov). https://windows.lbl.gov/resfen-documentation. Note : le logiciel RESFEN est téléchargeable gratuitement; le manuel de l'utilisateur contient tous les détails sur les maisons archétypes utilisées et les conditions appliquées lors de l'utilisation du logiciel RESFEN.
(2) National Fenestration Rating Council. Window Savings Estimates. https://www.nfrc.org/windows-doors-skylights/window-savings-estimates/
(3) Ressources naturelles Canada. Chauffe-eau. https://ressources-naturelles.canada.ca/efficacite-energetique/efficacite-energetique-produits/chauffe-eau/13738?_gl=1*133l04*_ga*MTM0NzExNzg4LjE2NjgwODgzMDE.*_ga_C2N57Y7DX5*MTcwNzY5Mzg3MS4yMy4xLjE3MDc2OTM4NzUuMC4wLjA.
(4) Home Depot. Coût de l'installation de fenêtre de remplacement. https://www.homedepot.ca/fr/accueil/idees-instructions/portes-et-fenetres/combien-coute-le-remplacement-de-fenetres.html
Il est prévu qu'un ensemble cohérent de dispositions applicables à la transformation des bâtiments existants permettrait de réduire les travaux administratifs et les travaux de mise en application liés à l'évaluation de l'ampleur des assouplissements pouvant être accordés pour une exigence donnée sans influer sur le niveau de performance du bâtiment en ce qui a trait aux objectifs du CNB.
La présente modification proposée soutiendrait la mise en application en déterminant les travaux nécessaires pour améliorer la performance énergétique d'une transformation.
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