Joints chevauchés étanchéisés pour les membranes de protection contre l'infiltration d'air sur le sol
Description :
La présente modification proposée exige l'étanchéisation des joints chevauchés pour les membranes de protection contre l'infiltration d'air en contact avec le sol.
Problème
Actuellement, le Code national du bâtiment– Canada (CNB) n'exige pas que les joints des membranes de protection contre l'infiltration d'air soient étanchéisés lorsque ces dernières sont posées sous une dalle de béton. L'hypothèse antérieure voulait que l'effet de serrage mécanique entre la dalle de béton et le sol produise un serrage continu sur la longueur complète du joint, le rendant ainsi étanche. Cependant, les exigences actuelles relatives au remblai granulaire pour permettre le passage de gaz souterrains au-dessous de la membrane de protection contre l'infiltration d'air, ainsi que le gonflement et le retrait du sol dans certaines régions du Canada, infirment cette hypothèse initiale.
Un joint chevauché qui n'est pas adéquatement étanchéisé peut provoquer des fuites de gaz, comme le radon, dans l'espace occupé du bâtiment, ce qui nuit à la qualité de l'air intérieur. De plus, l'exposition au radon peut augmenter la probabilité d'être atteint d'un cancer du poumon.
Justification
La présente modification proposée exige que tous les joints chevauchés des systèmes d'étanchéité à l'air en contact avec le sol soient étanchéisés avant le lestage, qu'il s'agisse d'un remblai granulaire ou d'une dalle de béton.
Cette pratique réduit la probabilité d'une fuite de gaz souterrains à l'endroit où les joints sont chevauchés. Ainsi, on réduit la probabilité que des gaz souterrains, comme le radon, s'infiltrent dans l'espace occupé du bâtiment, où la santé des occupants serait affectée.
MODIFICATION PROPOSÉE
[9.18.6.2.] 9.18.6.2.Revêtement du sol dans les vides sanitaires chauffés
[1] 1)Le sol des vides sanitaires chauffés doit être recouvert d'une feuille de polyéthylène d'au moins 0,15 mm d'épaisseur conforme à la norme CAN/CGSB-51.34-M, « Pare-vapeur en feuille de polyéthylène pour bâtiments », installée en tant qu'élément d'un système d'étanchéité à l'air conformément à la sous-section 9.25.3.
[2] 2)La feuille de polyéthylène exigée au paragraphe 1) doit avoir des joints scellés se chevauchant sur au moins 3100 mm et :
[a] a)qui sont scellés etêtre lestées uniformément; ou
[b] b)être recouverte de béton d'au moins 50 mm d'épaisseur.
[3] 3)Les joints entre le revêtement du sol exigé au paragraphe 1) et la face intérieure des murs de fondation doivent être étanchéisés (voir les notes A-9.13.4.MODIFICATION PROPOSÉE A-9.13.4., A-9.25.3.4. et 9.25.3.6.MODIFICATION PROPOSÉE A-9.25.3.4. et 9.25.3.6. ainsi que A-9.25.3.6. 2)a)et 3)).
[4] 4)Toutes les pénétrations dans la feuille de polyéthylène exigée au paragraphe 1) doivent être étanchéisées (voir la sous-section 9.25.3.).
[9.25.3.6.] 9.25.3.6.Systèmes d'étanchéité à l'air pour les planchers sur sol
(Voir la note A-9.25.3.4. et 9.25.3.6.MODIFICATION PROPOSÉE A-9.25.3.4. et 9.25.3.6.)
[1] 1)Les matériaux utilisés comme membrane de protection contre l'infiltration d'air au travers des planchers sur sol doivent être conformes à la norme CAN/CGSB-51.34-M, « Pare-vapeur en feuille de polyéthylène pour bâtiments ».
[2] 2)Si le plancher sur sol est une dalle de béton, la membrane de protection contre l'infiltration d'air doit être :
[a] a)posée sous la dalle (voir la note A-9.25.3.6. 2)a)); ou
[b] b)posée sur la dalle, si celle-ci doit être recouverte d'un plancher distinct.
[3] 3)Si la membrane de protection contre l'infiltration d'air installée sous un plancher sur sol est un matériau en feuille souple, les jointsde cette membrane de protection contre l'infiltration d'air doit :doivent se chevaucher d'au moins 300 mm (voir la note A-9.25.3.6. 2) et 3)MODIFICATION PROPOSÉE A-9.25.3.6. 2) et 3)).
[a] --)avoir des joints se chevauchant sur au moins 100 mm;
[b] --)être étanchéisée :
[i] --)à l'emplacement de tous les joints, pénétrations et jonctions avec les murs de fondation, les semelles ainsi que les systèmes d'étanchéité à l'air et les membranes de protection contre l'infiltration de gaz souterrains adjacents; et
[ii] --)au moyen de mastic souple conforme à l'article 9.27.4.2.
[4] 4)Si la membrane de protection contre l'infiltration d'air est installée en conjonction avec un plancher sur sol ou au-dessus d'un plancher sur sol, son installation doit être conforme à l'article 9.25.3.3.
[5] 5)Le joint entre le plancher sur sol et la face intérieure des murs adjacents doit être étanchéisé au moyen de mastic souple.
[6] 6)Les pénétrations pour l'évacuation de l'eau d'un plancher sur sol doivent être conçues de façon à empêcher les remontées d'air tout en permettant l'écoulement de l'eau.
Note A-9.25.3.6. 2)a)et 3)Pare-air en polyéthylène placé sous les planchers sur sol.
Les planchers sur sol qui séparent un espace climatisé du sol doivent être construits de façon à réduire le potentiel d'infiltration d'air, de radon ou d'autres gaz dégagés par le sol. Dans la plupart des cas, la protection est réalisée en plaçant du polyéthylène d'au moins 0,15 mm d'épaisseur sous le plancher.
Dans bien des cas, la finition d'une dalle de béton posée directement sur du polyéthylène peut susciter des difficultés à un finisseur inexpérimenté. L'une des règles de la finition, que le béton soit placé ou non sur du polyéthylène, est de ne jamais finir ni « travailler » la surface d'une dalle lorsqu'elle ressue encore ou avant que toute l'eau de ressuage se soit évaporée. Si les opérations de finition sont exécutées, avant que toute l'eau de ressuage se soit évaporée, des défauts de surface, comme des cloques, des craquelures, de l'écaillage ou de l'efflorescence, peuvent apparaître. Dans le cas des dalles coulées directement sur du polyéthylène, la quantité d'eau de ressuage est plus importante et le temps qu'elle met à monter à la surface est plus long que dans le cas d'une dalle coulée sur fond granulaire compacté. La présence du polyéthylène empêche l'eau excédentaire du fond de la dalle de sortir par le bas et d'être absorbée par le matériau granulaire. Par conséquent, toute l'eau de ressuage, y compris celle du fond de la dalle, doit remonter jusqu'à la surface de la dalle. Il arrive très souvent, en pareilles circonstances, que la finition ait lieu trop tôt, provoquant ainsi des défauts de surface.
L'une des solutions souvent proposées consiste à placer une couche de sable entre le polyéthylène et le béton. Malheureusement, cette solution est inacceptable parce qu'il est peu probable que le polyéthylène demeure intact après le coulage de la dalle. En effet, s'il est en contact étroit avec le béton, le polyéthylène, même endommagé, retarde encore efficacement l'infiltration de gaz qui ne pourront s'infiltrer dans le bâtiment qu'aux endroits où une déchirure du polyéthylène coïncidera avec une fissure dans le béton. Il est probable que la plupart des fissures du béton se produiront au-dessus du polyéthylène intact. En revanche, s'il y a une couche intermédiaire d'un matériau poreux, comme le sable, les gaz souterrains pourront circuler latéralement depuis une déchirure du polyéthylène jusqu'à la fissure du béton la plus proche et l'ensemble résistera donc beaucoup moins bien à l'infiltration de gaz souterrains.
Pour limiter la fissuration des dalles de béton, il faut bien comprendre la nature et les causes des changements de volume du béton ainsi que le retrait lors du séchage. La quantité globale d'eau dans un mélange est de loin le principal facteur déterminant l'importance du retrait et de la fissuration. Moins la quantité d'eau globale est élevée, moins le volume variera (en raison de l'évaporation de l'eau) et moins il se produira de retrait pendant le séchage. Pour réduire la variation de volume et la fissuration éventuelle due au retrait, il faut toujours utiliser un mélange contenant la plus faible quantité d'eau possible. Pour abaisser la teneur en eau des mélanges, on ajoute souvent des superplastifiants pour donner au béton l'ouvrabilité nécessaire aux opérations de coulage. Les bétons à rapport eau/matériaux cimentaires élevé ont généralement une forte teneur en eau. Il faut les éviter si l'on veut réduire au minimum le retrait par séchage et la fissuration de la dalle. Le rapport eau/matériaux cimentaires pour les dalles sur sol ne devrait pas dépasser 0,55.
Analyse des répercussions
La présente modification proposée porte uniquement sur les joints chevauchés situés sous une dalle de béton. Le CNB exige actuellement l'étanchéisation de tous les joints et les points de pénétration à l'extérieur, et où le lest est placé sur le revêtement du sol au lieu d'une dalle de béton. On estime que le coût des matériaux et de la main-d'œuvre pour l'étanchéisation des joints chevauchés se chiffrerait entre 55$ et 60$.
On s'attend à ce que l'augmentation de l'étanchéité à l'air soit avantageuse. L'étanchéité à l'air accrue réduirait l'infiltration de radon dans le bâtiment, lequel pourrait être néfaste pour la santé et représenter un risque du cancer du poumon. De plus, l'augmentation de l'étanchéité à l'air réduirait la pénétration excessive d'humidité, laquelle peut être à l'origine de problèmes de moisissure. Cependant, aucune recherche en cours ne permet d'évaluer de telles répercussions.
Répercussions sur la mise en application
Aucune répercussion relative à la mise en application n'est prévue puisque l'inspection des membranes de protection contre l'infiltration d'air est déjà exigée, et les joints étanchéisés feraient l'objet de ces inspections.
Personnes concernées
Le risque d'infiltration de gaz souterrains et de pénétration d'humidité dans le bâtiment, qui sont susceptibles d'être néfastes pour la santé des occupants, serait réduit.
Les répercussions sur les entrepreneurs seraient dues aux matériaux et à la main-d'œuvre nécessaires pour l'étanchéisation des joints chevauchés à l'endroit où une dalle de béton serait coulée.
ANALYSE AXÉE SUR LES OBJECTIFS DES EXIGENCES NOUVELLES OU MODIFIÉES